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  • Photo du rédacteurMianda

Sortir de la spirale négative du burn-out récidivant

Dernière mise à jour : 19 déc. 2020

« Le burn-out est le mal du siècle » disent certains.

Moi je réponds « Boh, à mon avis, il existe depuis toujours. On a juste voulu lui donner un nom scientifique pour pouvoir mieux appréhender ses contours et l’intégrer à nos données statistiques ».

Le concept de burn-out né dans les années 70 est très souvent utilisé dans la sphère professionnelle pour désigner un surmenage, une exploitation du travailleur ou bien un mal-être au travail lié à une dégradation du rapport de la personne avec son activité.


En fait, selon moi le burn-out peut se présenter dans toutes les sphères de la vie. J'estime qu'il est plus lié à une condition humaine, une façon de penser, d’être, de juger la valeur de ses actes qu’au travail en tant que tel.

Je pense que le burn-out vient d’un décalage entre le corps et l’esprit. J'ai remarqué qu'il y a systématiquement chez les personnes atteintes de burn-out un décalage entre les attentes qu’elles ont dans leur esprit (notamment les attentes sociales, du travail, de l'entourage etc.) et ce que leur corps leur permet de faire. Le burn-out commence par l’esprit et finit bien souvent dans le corps en maladies psychosomatiques ! Douleurs dorsales, tachycardie, insomnies, boulimie pour certains… C’est donc bel et bien une maladie en tant que telle car elle se caractérise par des symptômes cliniques bien vérifiables.

D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé la reconnaît depuis 2019 comme une maladie à part entière.

Pour en revenir à l’idée de mal du siècle, il est intéressant de constater que les cas recensés ont explosé en l’espace de dix ans. Dans un modèle économique productiviste, quantitativiste et avec l’arrivée des nouvelles technologies, je trouve que cela n’est pas étonnant.

Je pense néanmoins que même à l’âge de pierre le burn-out devait exister.


Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu’il y a des personnes qui, à leur échelle individuelle, sont déjà intrinsèquement productivistes. Le truc, c’est que plongé dans une société qui prône le productivisme, ces personnes-là se trouvent dans une posture encore plus délicate.

Elles constituent selon moi une population à risque. Ce que je veux dire, c’est que les chances qu’elles entrent dans une spirale infernale de burn-out au cours de leur vie sont grandes. Sauf si elles arrivent à identifier très tôt l’existence de ce risque, auquel cas elles pourraient le réduire considérablement.


Trêve de théorie, si je fais cet article, c'est pour vous donner accès à un point de vue pratique, à des outils de détection et de réduction des risques utiles et faciles à mettre en place.

Puisque je n’ai pas été épargnée, je choisis aujourd’hui de témoigner à propos de ma propre expérience du burn-out.

J’aime mon prochain. Je n’ai pas envie que cela vous arrive (sauf si vous êtres vraiment un tyran!).

Voilà donc pourquoi je rédige et partage cet article.


Quelles-sont les populations à risque ?

Je constate que les personnes en burn-out sont très souvent des personnes sensibles et consciencieuses, qui se donnent beaucoup au travail et intellectualisent beaucoup les choses. Ce sont des personnes qui ont un système de valeurs très solide et rigide pour elles-mêmes laissant peu de place au lâcher-prise et à l’échec. « Il faut réussir ! Il faut tenir », penseraient ces personnes dans un milieu hyper stressant. Je sais que ça semble caricatural mais en fait ça l’est très peu.

Les personnes qui sont en burn-out sont ces personnes qui courent un marathon toute la journée sans jamais s’arrêter. Si vous vous reconnaissez, je vous invite à être vigilent. Vous êtes susceptible d’être dans la population à risque. Je n’espère vraiment pas que cela vous arrive un jour. Mais je souhaite tout de même vous éclairer à ce sujet car beaucoup ignorent à quoi cela ressemble.


Pourquoi parler de spirale du burn-out ?


Je parle de spirale du burn-out car je trouve personnellement que c’est un conditionnement avec lequel on naît et qui fait partie intrinsèque de soi. Personnellement je pense que je n’en sortirai jamais vraiment mais plutôt que j’apprendrai à mieux vivre avec et à adapter mon environnement et mon comportement. C’est d’ailleurs ce que je fais et je vois les résultats. C’est plus supportable maintenant.


Et ça ressemble à quoi au juste le burn-out ?


Ce n’est pas agréable du tout. Pour vous partager mon ressenti, voici comment je le vis. Je sens mon cœur qui palpite. Mon dos est tout crispé. J’ai l’impression d’avoir plusieurs nœuds au niveau des côtes et sous les omoplates. Ma respiration est difficile. Je me sens étouffer. Mes idées circulent vite et de manière brouillonne. Je suis dans la cogitation et l’anticipation anxieuse. Je me sens dépassée et surmenée par mon cerveau et ses idées incessantes. J’ai du mal à faire la scission travail/maison. J’ai l’impression et manifestement je travaille tout le temps. J’entre dans des scénarios de stratégie de développement de projets qui me préoccupent beaucoup. Je suis beaucoup dans l’hypothétique et la volonté de maîtriser le futur que je trouve trop incertain. Mes pensées me bloquent. Elles paralysent mon corps et m’empêchent finalement de faire quoique ce soit, même la plus mince des choses. Je procrastine. Je suis dans l’hyperbole et dans l’hypersensibilité. Je suis pessimiste. Je commence à me sentir en danger. Et après un certain moment, je me rends compte de ce qui m’arrive. Le burn-out revient et avec lui son lot de conséquences et contraintes physiologiques.


Quand le burn-out arrive, que faire ?


Maintenant que je suis une habituée, je sais bien comment l’appréhender. M’arrêter. Ralentir. Puis repartir tout doucement. Je sais, oui. Je sais quoi faire. Mais je n’en ai pas du tout envie ! Et c’est pour ça que c’est très difficile aussi le burn-out. Il vous met face à vos limites. Les limites de votre volonté. Parfois on veut mais on ne peut pas. C’est la triste réalité des personnes en burn-out. Donc ceux qui disaient « Quand on veut on peut ». Eh bien oui, mais pas toujours. Ça ne fait qu’en rajouter au sentiment de culpabilité des personnes en burn-out. Oui, ce sont des victimes. Donc mieux vaut être bienveillants avec elles.


Parfois il faut véritablement s’arrêter. Et c’est embêtant. Je suis contrainte de m’arrêter. Je dois m’imposer de ne rien faire du tout. Je dois accepter de me sentir faible et vaincue physiquement. Et oui, c’est dur. C’est très dur. C’est contre nature pour moi. Mon esprit va vite. Je pense beaucoup. J’ai énormément d’idées. J’aime la productivité. J’aime les résultats rapides. J’aime l’excellence. Pourtant, c’est finalement contre-productif et je m’en rends très bien compte. Je pense trop pour faire un raccourci lapidaire, et du coup je ne peux plus rien faire. C’est simplement contre-productif. Il faut que je m’arrête. Il faut que je ralentisse. Et même si j’ai la volonté de faire et le besoin de faire pour me sentir utile si je ne peux plus bien faire c’est inutile de faire quand même. J’ai le sentiment d’être nulle. Le mal à son paroxysme. La meilleure solution est donc de m’arrêter.

Et finalement c’est positif. Si mon corps me lâche réellement, je peux me reposer légitimement. Je peux en profiter pour faire autre chose. Pour véritablement me relaxer. Pour lâcher prise. Pour arrêter de penser. Pour ressentir, me focaliser sur le présent sans entrer dans l’anticipation, la prévision ou la planification.


Maintenant, après plus d’un an post burn-out, j’ai compris que m’arrêter était utile pour mon bien-être. Certains rigoleront car ça leur semble logique, mais non. Pas pour tout le monde. Je dois véritablement décider (sans vraiment avoir le choix puisque mon corps m’empêche de faire quoique ce soit) de m’arrêter pour mon bien-être et sortir de toute dimension productiviste.

Mes activités ont donc radicalement changé. Je me concentre sur respirer, me balader, parler à mes proches quand ça va moins bien, lire à propos de choses qui me passionnent, regarder un film qui me met de bonne humeur, éviter les sources d’anxiété, écrire, dessiner ou mettre en mouvement ce que je ressens... En fait, je me focalise sur mes sensations. Et je vais les exprimer et les positiver. C’est vraiment la meilleure solution que j’ai trouvé. J'appréhende à présent le travail différemment. Je le fais avec passion, car il n'y a que comme ça que je sais le faire, mais avec plus de bienveillance. Plus lentement. Patiemment.


Finalement, ce que je tire de mes divers burn-out c’est une autre façon d’appréhender ma vie. Rechercher la performance semble dénué de sens si c’est sans bienveillance. Je dois rechercher l’amour de ce que je fais. Je dois mettre de l’amour dans ce que je fais. Quand je v