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  • Photo du rédacteurMianda

Le lion sur son rocher (chapitre 1)

Dans l’actuelle réserve du Masaï Mara, en plein cœur de la savane kenyane vivait, à une époque lointaine, une population de lions sédentaires. Parmi elle, un lion se distinguait. On l’appelait le lion sur son rocher… Il était une fois un lion sur son rocher. Il n’était pas âgé, mais restait toujours couché. Il n’aimait pas bouger. Il n’aimait pas sauter. Quand ses amies allaient chasser, il restait allongé. On venait le défier mais on était intimidé. Le lion rugissait si fort que nul n’osait lui faire du tort. Le lion sur son rocher restait là toute la journée. « Qu’est-ce qu’il doit s’ennuyer ! Pensaient les autres interloqués. » - S’ennuyer ? Demanda une lionne. Pas du tout. En haut de sa tour d’ivoire il prend l’air frais alors que nous suons. - Il contemple la savane, reprit une autre lionne. - Et regarde-le, qu’est-ce qu’il est beauuuuu ! Dirent en cœur plusieurs jeunes lionnes. » Le lion sur son rocher était de loin le plus impressionnant. Il n’avait aucun défaut. Son poil châtain était luisant. Sa crinière brune resplendissait. Même ses yeux dorés brillaient face aux rayons du soleil. Ses griffes acérées étaient plus longues que les dents d’un jeune caïman.


Son rugissement raisonnait jusqu’au sommet du Kilimandjaro. Le lion sur son rocher était de tous le plus respecté. Les lionnes lui servaient à manger. Les lionceaux le regardaient intimidés. Beaucoup voulaient lui ressembler. C’était particulièrement le cas d’un jeune lionceau. « Cesse Mawenzi. Lui dit sa mère un peu plus bas. - Wraaah, wraaaah…s’écriait le jeune lionceau qui jaillissait de l’herbe. - Lève-toi Mawenzi. Ordonna Shira à son petit lionceau. - Mais pourquoi mère ? Je veux faire comme lui. Le lionceau regardait le lion sur son rocher. - Comme qui Mawenzi ? Demanda Shira. - Comme le lion sur son rocher, répondit le lionceau d’un air déterminé. » Il s’amusait à marcher avec prestance. Il faisait le beau. « Hmm, lâcha la mère lionne. Sais-tu comment il s’appelle ? Lui demanda Shira. Le lionceau la regarda. Il avait l’air dubitatif. - Personne ne l’appelle par son prénom, répondit le petit lion. - T’es-tu déjà posé la question ? Demanda la mère lionne. Le lionceau regardait sa mère avec curiosité. Il bondit vers elle. - Mère, dis-moi ! Je veux savoir. »


Shira se mit à dessiner avec ses pattes dans le sable chaud de la savane du Masaï. Sa fresque de sable dévoilait une histoire oubliée. Sur le sol, était dessinée une mouche. Elle était seule sur un immense rocher. Puis apparaissait une ombre. Et la mouche disparaissait. L’ombre occupait toute la place. Mais quand l’ombre disparut une horde de mouches en profita pour s’installer. L’ombre ne réapparut plus… Le lionceau semblait captivé. Ses yeux écarquillés. « As-tu compris, Mawenzi ? Demanda Shira lorsqu’elle eut fini. - Il s’appelle… WAA…VI…VU ?! - Oui, Mawenzi, acquiesça la mère lionne. Elle lui caressa l’arrière du cou. Le petit lionceau avait l’air dubitatif. Il regardait attentivement la fresque que sa mère lui avait dessinée. - Ca veut dire… qu’il n’aime pas faire grand-chose ? Demanda le petit lionceau. - Oui Mawenzi. Ca veut dire « PARESSEUX ». Le lionceau ne dit plus rien. - Un lion paresseux court un grave danger, dit Shira d’un air sérieux. Le lionceau resta muet. Il avait l’air inquiet. - Tu as vu comment se termine le dessin ? Reprit Shira paisiblement. - Oui mère. J’ai vu, répondit le lionceau d’un air austère. Il resta debout devant la fresque de sable. « Un lion dominant doit s’entrainer tous les jours, dit Shira à son fils. Il doit s’entrainer à combattre pour se maintenir en forme et protéger sa horde. Shira avançait à mesure qu’elle parlait. Le petit lionceau la suivait.


- Mais, Wa…Vivu n’a pas besoin de s’entraîner mère. Son rugissement est tellement effrayant que personne n’ose le détrôner ! » La mère lionne regarda son fils. Elle ne dit rien puis reprit son chemin. Mawenzi se mit en position d’attaque. Il cambra le dos et allongea ses pattes. « Wraaaah ! » Cria Mawenzi. Sa mère rigola, puis s’arrêta. « Si tu veux être fort et respecté, il faut t’EN-TRAI-NER, répondit Shira. » Elle regarda son fils qui roulait dans le sable. Puis il s’arrêta, les quatre pattes en l’air. La fresque était presque effacée. « Comme toi, mère? Reprit le lionceau la tête sur le côté. - Oui. Comme moi, lui dit sa mère. Comme les lionnes. » Shira s’approchait du territoire de chasse. Les lionnes étaient d’attaque. « Regarde-nous Mawenzi, nous sommes plus fortes que tous les lions de cette horde réunis. » Le petit lionceau regardait. Les lionnes étaient impressionnantes. Elles combattaient avec vigueur. Elles chassaient avec prestance. Shira revint sur ses pas. Chez les mâles elle arriva. « Tes frères, eux, imitent leur père, reprit elle d’un air vulgaire. S’ils continuent ainsi, ils finiront comme lui. »


Mawenzi ne dit plus rien. Il regardait sans faire un bruit. Pendant ce temps, sa mère était parti.

Le lionceau revint sur ses pas. Il passa devant la fresque, puis « Han !!! » il sursauta. Un éléphant cria...

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